Ces uniques représentations qui existent évidemment mais qui m'empêchent d'y voir clair

    Ils ont toujours représenté le suicidaire comme celui qui veut mourir
    Alors en comparaison, je dois aller bien, moi qui ne cherche pas à en finir
    Mais ces idées-là, ce n'est pas toujours le pistolet, la corde et le surdosage volontaire ;
    Ces idées-là, c'est parfois l'abstraction, disparition, et les pas qui marchent à l'envers
    Puis surtout, j'ai une envie terrible et terrifiante de VIVRE
    D'aimer l'amour, de créer l'art, de mêler l'âme aux sons et lumières, mais
    Tout cela paraît trop léger quand tout me pèse si lourd
    Le sentiment que l'avenir est impossible sur ce chemin-là
    Le suicide contre l'espoir de vivre, le suicide contre l'espoir de recommencer
    Je ne rêve même pas de meilleures conditions, j'en supporterais des pires
    Contre un peu de sens, contre un peu de lien
    Fermer les yeux, sortir de là, et au réveil, peut-être que ce sera normal

    J'ai des idées
    Pour naviguer l'apocalypse
    Mais elles se centrent
    Autour de quelqu'un d'autre
    Qui a presque été moi

    Puisque je sens encore la brise de juin au fond de mon cœur, celle qui apportait tant de changements et de sourires
    Puisque je continue de m'atteler à des rêves que je ne me sens plus capable d'atteindre
    Puisque j'ai perdu la confiance et que je suis submergé par la honte à chaque parole, même à mes rares proches
    Puisque tout s'est effondré si brutalement et que j'ai perdu les rouages et le puzzle que je préparais
    Puisque ça ne semble vouloir se reconstruire et que l'aide n'arrive pas
    Puisque je ne sais plus rien
    Ma perception du futur s'amincit, d'un an, d'un mois, d'une semaine, plus qu'un jour peut-être
    Alors il me faut la promesse continuelle d'une raison pour rester une heure de plus
    Une heure de plus, deux heures de plus, trois heures de plus
    Sinon le vide m'attrape, il me serre dans ses bras, il me touche là où je ne veux pas
    Mais je dois aller bien, moi qui ne cherche pas à en finir
    Puisqu'ils continuent toujours de représenter le suicidaire comme celui qui veut mourir